L’architecture du ksar
Histoire

L’architecture du ksar

Dans la culture amazigh, l’art de construire est un savoir-faire ancestral exceptionnel qui traduit directement dans le bâti les valeurs de la communauté : primauté de l’égalité et importance du collectif. 

La région n’étant pas pourvue en forêt, c’est la terre qui constitue le matériau principal de construction. Économique, en abondance et facile d’utilisation, elle permet de garder la fraîcheur en été et la chaleur en hiver afin de lutter contre le climat parfois rude. Plus important encore, la terre est avant tout le symbole d’une profonde relation collective et rend compte de l’égalité qui règne au sein du village.

En effet, face aux conditions difficiles et à la fragilité du matériau, les Maâlems, artisans spécialisés, se transmettent les pratiques et techniques millénaires pour faire perdurer cet art du bâtir. Ils pratiquent la « touiza », l’entraide, afin de réaliser les travaux nécessaires pour assurer la pérennité du bâti de terre, renforcer les liens entre les villageois et assurer la continuité du groupe.

L’architecture amazigh ne se résume pas uniquement à ces techniques de construction, la fonctionnalité prime mais sans pour autant en entacher l’esthétique. Les façades résultent par exemple d’un savant dosage de terre rouge, sable et paille, dont la couleur donne tout son caractère au village d’Aït Ben Haddou et fonde l’aspect grandiose et inoubliable du lieu. On y trouve de nombreux motifs géométriques, qui, souvent perçus à tort comme de simples ajouts décoratifs, sont en réalité partie intégrante du patrimoine architectural. Ils ornent les portes, murs, tours et objets du quotidien et unissent l’ensemble des espaces édifiés par l’homme, lieux publics, privé et sacré.

Les Ksour sont ainsi le reflet de structures sociales traditionnelles humaines où l’architecture est caractérisée par la conception d’espaces de vie. Une preuve de plus que l’architecture et l’organisation sociale du village berbère sont fondamentalement liées : la plupart des Ksours sont la propriété collective des populations. Leur gestion revient aux Conseils des villages. Si cette situation foncière introduit certaines complexités, elle a néanmoins indéniablement participé à la bonne conservation du lieu. Les habitants et associations locales, à l’image d’Aït Aissa, sont très investis dans la conservation de leur patrimoine et le contrôle social de la communauté joue un rôle important en la matière.Vous pourrez en découvrir davantage sur tous ces éléments au cours d’une visite guidée.

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